Il existe plusieurs variétés de danses traditionnelles au Cambodge. Les représentations de la plus sophistiquée d‘entre elles, exécutée par des femmes, étaient jadis le privilège exclusif de la Cour royale. En khmer, on l'appelle « Robam Apsara », soit en français : la danse des apsaras. Mais il en existe bien d'autres.
Un voyage au Cambodge ne serait pas complet si vous n'assistez pas à un spectacle de danse Apsara, emblème de l'âme khmère. Mais savez-vous qu'il existe bien d'autres danses folkloriques au Royaume du sourire ?
On peut distinguer 3 catégories de danses au Cambodge :
Les danses réservées à la cour royale et aux temples
Les danses populaires
Et enfin celles qui participent à certains événements socio-culturels
Elles sont représentées lors d'événements de la vie sociale. Elles comprennent notamment le romvong (similaire au Lam Vong que l'on danse au Laos et en Thailande ), le rom kbach, le rom saravan et aussi le lam leav (littéralement "danse lao"). Certaines de ces danses comme celle du Rom Kbach sont parfois inspirées de la danse classique.
Contrairement aux danses de cour, le romvong est une danse lente. Les danseurs évoluent en cercles au rythme d'un tambour, les mouvements des pieds et des mains sont gracieux et élégants. Simple et facile à apprendre elle est de fait très populaire dans les mariages, les fêtes de nouvel an, voire même pour des anniversaires. Si vous avez la chance d'assister à une de ces représentations, vous reconnaitrez certainement les influences multiples qui ont coloré les gestes traditionnels : cha-cha-cha, boléro et même le Madison sont entrés dans la danse…
Les danses vernaculaires sont accompagnées de musique jouée par un orchestre pinpeat jouant d’instruments à cordes tels le dulcimer (le Kim est un instrument semblable au Cimbalon, qui se joue avec deux bâtons de bambou) et s'accompagnant d'un xylophone de bambou.
Apres l'effort, le réconfort ! C'est pour faire une pause bien méritée que paysans et villageois dansent en suivant un rythme soutenu et à la gestuelle moins compliquée que pour les danses de cour. La population apprécie chaque nuance des différentes danses évoquant des aspects spécifiques des communautés et des villages khmers : préparation du riz, tissage de la soie, pêche, confection du sucre de palme, etc. Parmi les plus connues, on peut citer la danse des noix de coco (Robam Kous Trolaok), la danse des pêcheurs (Robam Nesat), la danse du mouchoir magique (Robam Kanseng Snaè), la danse de la bougie (Robam Tirn)...Les danseurs folkloriques portent des costumes semblables à ceux des ethnies des collines, des agriculteurs et des paysans.
Elles sont accompagnées par un orchestre mahori, un ensemble musical comme le pinpeat, mais avec plus d'instruments à cordes.
La danse classique khmère était à l'origine uniquement destinée à invoquer les dieux et était exécutée devant la famille royale. En khmer, on l'appelle "robam preah reachea trop", ce qui signifie "danse de richesse royale".
Les danses classiques khmères ont quatre personnages principaux, : le prince, la princesse, le géant et le singe. Elles perpétuent la tradition du Reamker, qui est en fait l'adaptation cambodgienne du Ramayana hindou. Parmi les plus connues, on peut citer la danse du souhait (Robam Choun Por), la danse de la sirène dorée (Robam Sovan Matcha), la danse de la prière (Robam Boung Soung), la danse des Apsaras (Robam Apsara), la danse de l'oiseau mythique (Robam Kenor)…
Danse de cour née au 7éme siècle, la danse des Apsara était déjà populaire à l’apogée d’Angkor. Elle est aujourd'hui le symbole de la culture khmère, la liant à ses racines mythologiques hindoues et bouddhistes.
Messagères de la paix, les Apsaras utilisaient souvent leurs danses et leur beauté pour séduire ou piéger ceux qui menaçaient la paix ou le pouvoir du roi des dieux. Depuis le milieu du 20ème siècle, c'est le cœur des touristes qu'elles envoutent. Les faisant sortir des palais et des temples, le Ballet Royale Khmer a mis les « danseuses célestes » sur le devant de la scène internationale. Pour la petite histoire, la première ballerine du Ballet n’était autre que la princesse Norodom Bapha Devi, la propre fille du roi Norodom Sihanouk.
La danse Apsara s’inspire des motifs représentant les ballerines célestes, dansant pour les dieux, sculptés par milliers sur les murs des temples d ‘Angkor. Les 4500 positions différentes des mains et des pieds montrent les différents moments d'une histoire racontée avec le corps tout entier. Des mouvements si complexes qu'il faut 10 ans d'entrainement pour gagner la souplesse nécessaire dans les gestes des mains et de pieds, pour donner cette impression que les danseuses flottent dans les nuages. Reconnu par l'UNESCO comme patrimoine immatériel de l’humanité, cet art dramatique a marqué la tradition cambodgienne durant des siècles et tient encore aujourd'hui, une place importante dans la culture khmère.
Après les années de terreur vécues sous les Khmers rouges, entre 1975 et 1979, le peuple cambodgien se réapproprie petit à petit sa culture. 90% des activités intellectuelles et artistiques furent anéanties sous le régime de Pol Pot. Quelques danseuses et musiciens ont échappés aux massacres ou à l'enfermement, permettant ainsi une nouvelle transmission de cet art millénaire. Les danses Apsaras connaissent aujourd’hui une popularité de plus en plus vive et jusqu’à l'international, continuant à célébrer les dieux et protéger les hommes de bonne volonté.
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