On pourrait surnommer cette Province de l’Ouest du Cambodge « Pailin la mal aimée », tant autrefois elle était honnie pour avoir été un bastion des khmers rouges et de nos jours pour avoir une réputation infondée de ville-rue en frontière avec la Thaïlande. Réparons cette injustice en découvrant une bourgade aux antipodes des on-dit.
Peu de voyageurs connaissent la province de Pailin, car elle est loin de tout. Située tout à l’Ouest du Cambodge, dans les Monts Cardamones, entre Battambang (à 80 km de là) et la frontière thaïlandaise (distante de 15 km), ce confetti de nature a pourtant bien des trésors à offrir.
Si vous souhaitez venir ici, il y a de fortes chances que ce soit à partir de Battambang. Vous pourrez prendre un bus (2 heures de trajet) ou un taxi, un peu plus cher mais plus confortable. Bien entendu, une agence de voyage spécialiste du Cambodge peut vous donner toutes infos dont vous pourriez avoir besoin. N’hésitez pas à la contacter. Pour info également, sachez que le poste frontière de Phsar Prom est à une quinzaine de kilomètres ; calme et pittoresque, il est bien plus agréable que son homologue plus au Nord, Poipet.
Bien qu’il fasse chaud toute l’année, il est recommandé de venir en dehors des 3 mois les plus sous la pluie (de juillet à septembre) – soit idéalement les mois de janvier, février et décembre. Pour plus d’infos sur le climat du Cambodge et les meilleures périodes de visite, vous référer à cet article : Quand partir au Cambodge ?
Autrefois membre du puissant empire khmer, Pailin fut conquis en 1558 par les Birmans puis gouverné par les Siamois (Thaïlandais) jusqu'en 1907. Elle a fait partie de Battambang jusqu’en 1996, date de la reddition de la faction des Khmers rouges de Ieng Sary. Elle ne deviendra province cambodgienne qu’en…2008. Ce sont les interactions de ces trois cultures – birmanes, thaïes et cambodgiennes – qui donnent tout son cachet à la petite province de Pailin.
Son nom signifie saphir (ou topaze), rappelant ainsi ses anciennes richesses minières, exploitées par les Siamois mais extraites par les maitres en la matière de ce temps-là, les Birmans. La légende locale veut qu'un jour des prospecteurs birmans sont arrivés à un village où les enfants cambodgiens jouaient avec des billes d'une couleur et d'un éclat particulier... des saphirs. Les villageois avouèrent naivement que ces cailloux étaient très courants dans les environs et qu'on marchait dessus en allant à la pêche ou à la chasse. Ces paroles innocentes eurent tôt fait de déclencher une ruée qui dure encore. Jusque dans les années 1930, les Shan de Birmanie représentaient 60 % des habitants de la région et leur prééminence donnait un cachet particulier à Païlin : pagode, rites religieux et fêtes, langue et costumes étaient différents de ce qu'on voit ailleurs au Cambodge. Les Cambodgiens étaient alors en minorité, suivis des Laotiens, des Chinois du Sud et des Siamois. Païlin était alors une ville minière semblable à toutes les autres ailleurs dans le monde : un chantier perpétuel aux allures de Far West à l’insécurité chronique. Dans les années 1960, les autorités coloniales françaises ont fait planter plus de 1 000 ha de caféiers, ce qui a contribué au mieux vivre de la population. Mais avec l’invasion des khmers rouges dans les années 1980 et jusque dans les années 1996, ceux-ci ont surexploité les mines, déforesté tout ce qu’il y avait à massacrer, dépouillant tout ce qui pouvait l‘être. Mais à la faveur de son ralliement au gouvernement cambodgien, Païlin est devenue la première province autonome du royaume du Cambodge. C’est aujourd’hui une province paisible – mais attention tout de même : il reste encore des bombes datant de la guerre civile ; renseignez-vous systématiquement avant de sortir des sentiers balisés !
Ceci étant dit, rassurez-vous, les destinations ci-dessous sous tout à fait sûres, vous ne risquez rien !
Le Wat Phnom YatBien connue des habitants, cette pagode, construite en 1922 par les migrants shans du Myanmar (appelés peuple Kola par les Khmers), fait partie d’un site historique et culturel au cœur de Pailin. Perché en haut d’une colline, le complexe est accessible à pied… si on a le courage de gravir les 242 marches qui y mènent. Mais on peut aussi y aller en moto taxi, rassurez-vous ! Une fois arrivé, la vue panoramique sur Pailin et ses alentours récompense l’effort. Plusieurs structures anciennes animent Phnom Yat, notamment des stupas et des asroms de différentes tailles.
À environ 50 mètres du pied de Phnom Yat se trouve une autre pagode, du nom de What Rattanak Sopoan. Sur les murs de la clôture entourant la pagode, il y a un bas-relief illustrant l'histoire du barattage de l'Océan de lait, qui n’est pas sans ressemblance avec les bas-reliefs d’Angkor Wat, à Siem Reap.
Eloigné d’environ 5 kilomètres de la ville de Pailin, ce site naturel est un havre de paix et de verdure ou coulent les eaux claires de Phnom Khieu.
Il est préférable de visiter Phnom Khieu pendant la saison des pluies, elle sera alors plus spectaculaire, mais le site reste très agréable à découvrir le reste du temps avec ses bassin d’eau translucide et fraiche. Par ailleurs, les collines boisées alentours offrent de multiples possibilités de promenades.
Si le cœur vous en dit, Pailin peut aussi devenir la base arrière de nombreuses pistes de randos et/ou de treks dans les Montagnes de Cardamone voisines.
Alors… Si vous en avez l’occasion, n’hésitez pas à faire halte dans cette petite province boudée des circuits touristiques habituels et profitez de paysages apaisants, dans une ambiance atypique.
Ces circuits Vietnam Cambodge d’une richesse humaine inégalable vous offre une porte d’accès à la rencontre de la population locale souriante et accueillante. Circuit Vietnam Cambodge met en avant le partage de moments privilégiés en découvrant une culture unique...
